L'Ukraine, de la naissance de l'état slave à la domination Russe
Nous retiendrons ici que la Rous kiévienne est le plus ancien état slave, berceau de la civilisation Russe, où se sont constituées par la suite la Russie Blanche (Biélorussie), la Petite Russie (l'Ukraine) et la Russie. Elle a connu son apogée vers la fin du premier millénaire, et sa chute trois siècle plus tard, sous les assauts des Mongols, des Tatars et des Ottomans.
Durant les cinq siècles qui suivent (je prends quelques raccourcis), l'Ukraine sera le théâtre et l'enjeu de guerres entre empire polono-lituanien à l'ouest, Tatars en Crimée, Turcs au Sud et Cosaques dans les zones centrales de la steppe orientale.Catherine la Grande, impératrice de Russie, récupère la presque totalité du territoire ukrainien vers la fin du XVIIIe (à part la Galicie, annexée pas les austro-hongrois), et cette domination de l'empire Russe durera jusqu'en 1917, date de l'indépendance de l'Ukraine. Celle-ci sera de courte durée, faute d'avoir misé sur le bon cheval. En 1920, à l'issue de la première guerre mondiale, l'Ukraine est envahie par l'armée rouge. En 1922, elle est fédérée à l'URSS.
L'ère soviétique
La période qui suit est loin d'être rose, Staline considérant l'Ukraine comme une sorte de pays test pour y expérimenter sa politique (l'épisode le plus noir en est sans doute l'holodomor, famine orchestrée volontairement au début des années 1930 par Staline par le biais de la collectivisation de toutes les fermes du pays et la réquisition systématique de tout ce qui y était produit, et dont on estime le nombre de victimes à environ 8 millions), et n'y tolérant absolument aucun signe d'identité nationale, sous peine de déportation.
A gauche, le Monument de l'Holomodor, à Kiev.
A gauche, le Monument de l'Holomodor, à Kiev.
La seconde guerre mondiale a bien évidement elle-aussi apporté son lot de malheurs en Ukraine. Pris en sandwich entre l'armée nazi et l'armée rouge, les Ukrainiens n'auront d'autre choix que de s'allier aux uns, aux autres, ou de les combattre tous les deux (en fait, je parle de choix, mais je ne pense pas que cela ai été le cas : ceux qui n'avaient pas pris le maquis, c'est à dire l'UPA, l'Armée insurrectionnelle ukrainienne, étaient tout simplement enrôlés de force par les soviétiques). Bilan : 6 millions d'Ukrainiens, dont 1,5 millions de juifs. Sans compter les quelques millions qui seront déportés par Staline en Sibérie à la fin de la guerre pour collaboration, ainsi que l'intégralité des Tatars de Crimée, déplacés en Asie centrale pour les mêmes raison (ils sont de retour en Crimée depuis les années 1980).
On voit donc que l'ère soviétique n'a pas apporté beaucoup de bonnes choses à l'Ukraine. Citons quand même la forte industrialisation du pays durant cette période.
L'après-guerre et Tchernobyl
Après la guerre, malgré la poursuite des actions de lutte de l'UPA pour l'indépendance jusque dans les années 1950 (l'UPA avait même un gouvernement en exil et un leader, Stepan Bandera, assassiné à Munich en 1959), l'Ukraine se fond peu à peu dans la puissante masse de l'URSS.
L'événement qui fera renaître l'indépendantisme en Ukraine est la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, le 26 avril 1986. Pendant plusieurs jours, la rumeur de l'accident du réacteur circulera dans le pays, sans aucun démenti ni confirmation du Kremlin (c'est finalement la Suède qui donnera l'alarme au niveau international, ayant détecté un niveau de radioactivité anormalement élevé au dessus de son territoire !). L'allocution télévisée de Gorbatchev sur le sujet, expliquant failles technique et erreurs humaines, n'aura lieu que le 14 mai, et sera présentée comme une première étape de la Glasnost. Suite à cette évidente démonstration du peu d'importance que le gouvernement soviétique accorde aux êtres humains résidant sur le sol ukrainien, des mouvements indépendantistes renaissent en Ukraine.
En 1990, les grèves et les manifestations se multiplient à travers le pays. Le 24 août 1991, la chambre parlementaire vote l'indépendance de l'Ukraine, ratifiée quelques mois plus tard par 84% de la population lors d'un référendum.
Odessa en particulier
La citée d'Odessa est officiellement fondée par l'impératrice Catherine II en 1794, à l'issue de la guerre Russo-Ottomane, durant laquelle l'impératrice annexa la Crimée, alors turque depuis 1475. Odessa fut nommée ainsi d'après le nom d'Ulysse, Odysseos en Grec, et féminisée en Odessa selon le souhait de Catherine II.
Ci-contre à gauche, un portrait de Catherine II.Catherine envoya son favori Grigori Potemkine fonder la citée, mais celui-ci mourut avant le début de la construction. L'impératrice destinait Odessa à devenir le premier port de l'empire Russe, à l'abri des glaces, et en ce sens lui accorda des privilèges qui accélérèrent sont développement. Les autorités offraient des parcelles de terre à ceux qui s'engageaient à construire dans les deux ans selon les règles architecturales dictées par la citée. Des groupes de populations persécutés ou interdits de séjours ailleurs (juifs, étrangers, cerfs en fuite…) étaient autorisés à s'y établir. Ainsi, la ville fut de suite très cosmopolite, et la moitié de ses gouverneurs au XIXe furent étrangers.
Armand du Plessis, Duc de Richelieu (le petit fils de notre célèbre Richelieu), en fuite devant la Révolution française, y fut gouverneur de 1803 à 1814 et en est considéré comme le père fondateur, pour les nombreuses améliorations qu'il apporta à la ville, tant au niveau de ses infrastructures que du développement de son commerce.
Ci-contre à gauche, un portrait d'Armand du Plessis de Richelieu.En 1815, Odessa accède au statut de porc franc, qui lui apporte la prospérité. Elle fut bombardée par les Britanniques, les Ottomans et les Français durant la guerre de Crimée (1853 - 1856), mais son développement n'en continue pas moins son ascension, proportionnel à celui du commerce maritime. En 1905 et 1917, elle est le théâtre de mouvements révolutionnaires, issus de la révolution russe. L'armée Rouge en prend le contrôle dès 1920. Durant la seconde guerre mondiale, Odessa est envahi par l'armée roumaine, alliée de l'Allemagne. Des dizaines de milliers de juifs seront massacrés par l'occupant. Elle sera libérée par l'Armée Rouge en 1944.
Dans les années 60 et 70, Odessa connait un important développement économique et industriel, sous le grand chaperon russe.
L'Ukraine aujourd'hui
Je ne vous narrerai pas ici toutes les péripéties de la Révolution Orange. Pour moi, l'Ukraine est un pays qui n'est pas économiquement en mesure de s'opposer à ses puissants voisins, l'Europe et la Russie, et qui ne sait auquel des deux il doit prêter allégeance. Les Ukrainiens sont divisés à ce sujet : tandis que ceux de l'ouest aimeraient que l'Ukraine entre dans l'Union Européenne, ceux de l'est restent pro-Russes.Sources : Wikipédia, Lonely Planet Ukraine, questmachine.org, studyrussian.com, Le petit futé Ukraine,